Site officiel - aigues-vives09.fr
Contactez la mairie
12 RUE DE LA FONTAINE
09 600 Aigues-Vives
Tél : 05 61 01 24 62
Contact email / Horaires
Samedi 04 mai 2024
Aigues-Vives
17°C  légère pluie
Vent 13 km/h Humidité 51 %
Labels

Inauguration du nouveau monument aux morts lors de la cérémonie du 11 novembre

 Un grand merci à tous les participants, officiels, civils, militaires et religieux, familles des disparus, habitants dAigues-Vives et alentours pour cette belle inauguration sous le soleil en mémoire des enfants d'Aigues-Vives morts pour la France dont les noms resteront gravés à jamais pour que vive notre devoir de mémoire à l'attention des générations actuelles et futures.

Discours de Jean-Luc TARDY - Maire

 

Le 11 novembre 1918 à 11 heures fût signé l’armistice de celle que nous appellerons plus tard « la grande guerre ». Cette date symbolique c’est élargie pour embrasser les conflits postérieurs et faire mémoire de l’ensemble des sacrifices consentis.

Ce 11 novembre est devenu la journée d’hommage à toutes celles et à tous ceux, quelque soit leur génération, qui sont mortes et morts pour la France. Seconde guerre mondiale, guerre de Corée, d’Indochine et d’Algérie, autant de conflits meurtriers qui ont arrachés à la vie des millions de personnes qui ont répondus à l’appel de leur pays et brisés autant de familles.

Au moment de l’armistice, le Maréchal FOCH a dit ceci : « Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ». Alors, en ce 11 novembre 2022, en inaugurant ce monument aux morts avec un siècle de retard, notre commune remplit une dette d’honneur. Nos morts vivront tant qu’il y aura des vivants pour penser à eux.

Ce sont quatorze noms qui sont gravés sur cette stèle commémorative :

Par ordre alphabétique,

Jean-François ADREIT mort pour la France le 07 septembre 1916 à l’âge de 30 ans

Omer Jean Prosper ADREIT mort pour la France le 31 octobre 1916 à l’âge de 35 ans

Léon Paul Victor Maximin ALZIEU mort pour la France le 16 juin 1915 à l’âge de 23 ans

Jean-Baptiste Henry Antoine AMAT mort pour la France le 11 novembre 1915 à l’âge de 41 ans

Adrien François Marius AUDUY mort pour la France le 02 septembre 1914 à l’âge de 27 ans

Firmin Alexandre François AUDOUY mort pour la France le 14 avril 1918 à l’âge de 34 ans

Joseph Alexandre Oscar CHAUBET mort pour la France le 17 juillet 1915 à l’âge de 24 ans

Jean DEJEAN mort pour la France le 04 janvier 1915 à l’âge de 32 ans

Albert Célestin LAFFITTE mort pour la France le 27 août 1914 à l’âge de 23 ans

Ernest Léopold Vincent LAFFITTE mort pour la France le 21 juin 1915 à l’âge de 20 ans

Auguste Henri Alexandre PONS mort pour la France le 22 avril 1918 à l’âge de 19 ans

Amour POUSSE mort pour la France le 06 mars 1916 à l’âge de 31 ans

Emile SUILHARD mort pour la France le 12 février 1917 à l’âge de 33 ans

Julien Alexandre Séverin VERNIOLLE mort pour la France le 19 mars 1918 à l’âge de 21 ans

Ce sont nos héros, merci pour le sang versé et aux familles pour toutes les larmes versées.

Si cette stèle est peu commune, c’est qu’elle a une histoire peu commune. C’est cette histoire que je vais vous conter maintenant :

Après être restée plusieurs millions d’années bien sagement rangée dans son bloc calcaire et bien abrité des intempéries par une couche de Poudingue, notre pierre a vu, au début du vingtième siècle, de jeunes hommes venir exploiter la falaise de calcaire. Leur objectif : construire une maison destinée à abriter un jeune couple de la famille ADREIT qui offrira, plus tard, un premier édile à la commune. Leur travail acharné avec seulement de la poudre noire pour faire exploser la Poudingue était entièrement manuel et le transport des pierres jusqu’à 1,5 KM de la carrière se faisait avec des bœufs. Ils ont ainsi entreposé plusieurs dizaines de tonnes de pierres sur leur terrain au bas de cette carrière. Ce beau projet fût stoppé net par la guerre et la mobilisation des jeunes hommes qui s’en est suivie. Les deux frères ADREIT sont partis et ne sont jamais revenus ainsi que douze autres jeunes hommes du village. Les travaux d’excavation n’ont jamais repris après la fin de la guerre. Un énorme tas de magnifiques pierres calcaire était resté sous la falaise et la végétation avait repris ses droits. Elles ont été, pour la plupart, réaffecté en terrasse de pierres sèches par le nouveau propriétaire des lieux. Un bloc de plus de deux tonnes était resté aussi et d’où a été extraite la pierre qui est devant vous, avec les gestes et les outils « à l’ancienne ». Lorsque les propriétaires m’ont fait part de cette histoire qui leur avait été conté j’ai immédiatement pensé à l’utiliser pour notre monument aux morts. Ils ont spontanément accepté d’en faire don à la commune et je les en remercie ici au nom de la commune. Cette pierre a une âme, les efforts de ces jeunes hommes n’auront pas été vains. Dressée au milieu du village sur la place du 14 juillet et auprès de ce tilleul planté pour le bicentenaire de la révolution, elle nous rappellera les sacrifices de nos aïeux pour que nous jouissions aujourd’hui de notre liberté.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, avec la guerre qui est revenue sur notre continent, recherchons ce qui nous réunit, éloignons ce qui nous divise. Nous devons défendre les valeurs de solidarité, de fraternité et de partage. La démocratie et la république doit organiser la société dans le respect de ces valeurs cardinales.

A notre tour de transmettre à nos enfants l’envie de vivre ensemble, l’envie d’un avenir pacifique.

Oui à la paix ! oui à la liberté ! oui à l’égalité ! oui à la fraternité !

Vive la république et vive la France !